Est-ce jamais le moment d'interroger la nuit
et les arbres, et les pierres

je vois le corps plus proche de la nuit
plus proche, je vois le vent
battre les plaintes humaines
est-ce jamais le moment
les pierres marquent la violence des siècles
ou c'est le temps qui fait la nuit plus grise sur ton corps

je vois, je marche ce sont tous nos regards
plus lents, multipliés,
entre la peine de vivre et la douleur du monde

à peine ensemble, à peine plus proche de ces pierres
où jadis on fit venir au monde ces images
quelqu'un dans l'inquiétude de la pierre
qui voit battre les corps, qui cherche
un peu du soleil foudroyant, l'amour du chant
la trace de vivre dans la lumière à peine

Est-ce jamais le moment,
d'interroger ce qui reste, après le cours des choses
après tout notre vacarme
je vois le vent qui fait son chant son cri
dans les formes les pierres il n'y a
que les plaintes humaines.