Il y a d'abord les images romanes sur les pierres, qui émerveillent, étonnent ou intriguent. Et l'on peut certes en rester à ces premiers effets sur soi qu'imprime le patrimoine. On ne fait que passer, d'un site à l'autre, on voit donc les images au cœur de l'architecture – des personnages qu'on reconnaît parfois, des bêtes innombrables, des motifs dont on pressent que certains viennent d'ailleurs. Voir est cet acte immédiat, et l'on ne sait pas bien ce qui fascine dans l'image. Quelle est la part de l'ambiance, de la lumière du jour, de votre culture... qui vous fait soudain vous arrêter devant un modillon, un tympan, un chapiteau ?
Les images romanes nous sont lointaines et proches : les apprécier, les laisser nous interroger obligent à les rencontrer vraiment. Et donc à les situer, dans leur période de création, dans les thèmes qu'elles traitent, dans leur esthétique... Pour autant, cette rencontre n'est pas faite que de connaissance, d'intelligence, elle est aussi tissée de la mémoire des instants de découverte. Le patrimoine est une expérience vécue, en dialogue avec le savoir, celui rencontré dans les livres, dans d'autres lieux de patrimoine, d'autres pays...
On trouvera dans ces pages beaucoup d'images romanes, principalement des terres d'Ouest, en dialogue avec une écriture qui cherche à garder en elle l'approche sensible, voire celle du voyage, tout en s'efforçant de faire comprendre les images. Comprendre au sens premier de prendre avec soi, de s'approprier, car on n'épuise pas le sens des images. Elles sont incertaines de nature, indécidables. Et pourtant écrire sur elles les apprivoise, les fait plus riches.
Le site est organisé en trois parties. Les carnets de voyage déclinent des rencontres avec la présence singulière de lieux du patrimoine. Les scènes romanes expliquent, à travers des exemples, des éléments de l'édifice roman, tandis que les images explorent les figures, en les comparant parfois d'un site à l'autre.
Bon voyage dans ce dialogue des mots et des pierres romanes.