La pluie rince nos visages
elle fait un bruit de deuil sur la couche des feuilles
Nous traversons la cour, engoncés, maladroits,
portant le jour en creux
Acharnement, par nos regards
contre cet étouffement des longues eaux d'hiver
Nous sommes en ce bord de village,
arbres et pluies confondus en nous-mêmes
Nous habitons des murs ployant sous l'âge, des murs obliques
transparents à la puissance du jour
S'établir ici
avec la bienveillance envers les pierres, leurs fissures