Erevan
Manuscrit au Matenadaran
Geghard
Des femmes vendant leurs gâteaux
Noradouz
Le troupeau qui rentre au village
Makaravank
Église principale • Motif polylobé
Tatev
Motif sur le tambour de la coupole
Haghbat
Église St-Signe • Les donateurs, Sembat le roi et son frère Gourguen
Moro dzor
Chemin dans le village
Gochavank
Le monastère vu du bas de la colline
Kobayr
Visage du Christ de l'abside
Edjmiadzin
Église Shoghakat • Détail de la façade ouest
Ererouk
Restes de la façade
Gochavank
Tympan • Chapelle de l'Illuminateur
Bjni
L'église Saint-Serge
Ketcharis
Le bac à bougies
Aghitou
Une pierre tombale
Sevan
L'église des Saints Apôtres et le lac
Tegher
Croix sur les pierres de la façade
Noradouz
Détail d'un khatchkar
Yovhannavank
Église St-Jean-Baptiste • Le tympan, parabole des vierges
Areni
Pierre tombale près de l'église

Terre perdue
dans l'entre monde
peuple dispersé
comme jamais témoin
de notre devenir.


Terre précaire
depuis toujours
entre la résistance
et l'universel.

Deux heures plus tard, vers seize heures, on nous dit que c'est pour bientôt. Je scrute le ciel au nord-est, où les nuages s'amoncellent. Nous devons monter à trois mille trois cents mètres, au pied du Mont Mets Iskanasar, et c'est une heure et demie de piste.

"Ça y est, les véhicules sont derrière l'hôtel", deux jeeps finalement et pas un camion. Deux chauffeurs musclés entrent dans le hall. "Voilà les shérifs" dit Sylvie, l'œil allumé. Nous payons d'avance.

Les jeeps sont petites, hautes sur roues. On se serre à trois à l'arrière. Le pare-brise à droite est étoilé d'un impact récent. Premier arrêt dans la ville, on fait le plein. Puis très vive allure dans les rues de Sisian, l'impression de voler au-dessus des ornières. Notre chauffeur, la cinquantaine, cheveux gris, lance une phrase, rit franchement en jouant avec le volant. "Karahunj" dit-il, pouce levé, quand nous passons près du champ de mégalithes, sur les premières hauteurs.

Au loin, le massif où nous allons semble à peine détaché de la chaîne qui fait frontière avec le Karabagh. Il est désormais très sombre, bordé de lourds nuages. On quitte vite la route, pour une piste bien tracée - le dernier village qu'on traverse - et nous voici parmi de vastes ondulations d'herbes. On s'élève, en larges parcours, dans un moutonnement de la terre qui semble sans fin. D'un signe de la tête, le chauffeur nous dit son optimisme, malgré le gris sombre qui gagne. La piste s'est vite dégradée, grosses flaques, boue grasse, la jeep rugit, change de régime, on tangue sans arrêt, le chauffeur joue des leviers, fait corps avec sa machine dans une sorte de danse que j'admire.