Gochavank
Tympan • Chapelle de l'Illuminateur
Aghitou
Une pierre tombale
Noradouz
Le troupeau qui rentre au village
Kobayr
Visage du Christ de l'abside
Haghbat
Église St-Signe • Les donateurs, Sembat le roi et son frère Gourguen
Yovhannavank
Église St-Jean-Baptiste • Le tympan, parabole des vierges
Erevan
Manuscrit au Matenadaran
Areni
Pierre tombale près de l'église
Noradouz
Détail d'un khatchkar
Gochavank
Le monastère vu du bas de la colline
Ketcharis
Le bac à bougies
Ererouk
Restes de la façade
Bjni
L'église Saint-Serge
Geghard
Des femmes vendant leurs gâteaux
Makaravank
Église principale • Motif polylobé
Tegher
Croix sur les pierres de la façade
Moro dzor
Chemin dans le village
Edjmiadzin
Église Shoghakat • Détail de la façade ouest
Tatev
Motif sur le tambour de la coupole
Sevan
L'église des Saints Apôtres et le lac

Terre perdue
dans l'entre monde
peuple dispersé
comme jamais témoin
de notre devenir.


Terre précaire
depuis toujours
entre la résistance
et l'universel.

Des centaines de monuments arméniens du sud-est de l'Anatolie sont décrits dans ce livre savant, dont beaucoup en péril de dégradation. Dans les années 1970, Jean-Michel Thierry parcourt sans relâche ces territoires, dans des conditions difficiles, pour sauver de l'oubli ces pierres millénaires.

 Au seuil du livre, l'auteur tient, en une sorte d'excuse, à préciser que son "étude ne peut être considérée comme un travail scientifique rigoureux au sens moderne du terme [..]. Il n'était pas question, en effet de faire des fouilles, ni même de s'attarder sur les sites où nous arrivions souvent tard, après des marches ou des chevauchées harassantes. Les autorités civiles ou militaires, inquiètes de notre activité, nous pressaient de partir quand elles ne nous refoulaient pas."

Modestie du scientifique, euphémisme du voyageur soumis à bien des tracasseries, le propos laisse deviner les immenses difficultés de la tâche, de (re)découvrir ce patrimoine arménien de Turquie laissé à l'abandon depuis des décennies, quand il n'a pas été détruit ou requis pour devenir là une grange, ici une maison d'habitation...

Celui qui, comme nous, a voyagé récemment dans ces régions, avec toutes les facilités de déplacement d'aujourd'hui, sait combien il est redevable à Jean-Michel Thierry, tant il est parfois difficile encore d'accéder à certains de ces lieux. Honneur de l'historien de l'art à parcourir le terrain, relever les motifs, photographier, évaluer l'état des lieux, en plus d'apporter sa propre connaissance des monuments eux-mêmes.

Le livre s'ouvre sur la description du territoire du Vaspurakan, autour et à l'est du lac de Van, puis sur une synthèse historique précise, de l'Ourartou jusqu'à nos jours, avec présentation de chaque dynastie, et même la liste des Catholicos d'Aghtamar. Le chapitre suivant présente de manière plus étoffée l'architecture elle-même : la typlogie des monuments, églises entières, jamatouns, portes, fenêtres, la grammaire ornementale des motifs et des figures.

Puis l'auteur déroule, région par région, les édifices un à un, avec une description du lieu et de son accès, une présentation historique, de l'architecture, de la décoration. Le tout est agrémenté de cartes, de plans, de dessins, et d'un ensemble de planches photographiques regroupées en fin d'ouvrage. Même si les photos sont en Noir et Blanc, elles sont un témoignage précieux de l'état de ce patrimoine au moment des visites.

Monuments arméniens du Vaspurakan
Jean-Michel Thierry
Institut Français d'Archéologie du Proche-Orient
Librairie Orientaliste Paul Geuthner (1989)
644 pages, 23 cm x 28 cm