Les échanges intellectuels, matériels et diplomatiques : l'Arménie est à l'interface entre l'Europe et l'Asie.
"Trois mille ans de civilisation", dit le sous-titre du livre. Après avoir planté les contraintes géographiques de ce haut plateau entre Mer Noire et Mer Caspienne et tracé les quinze provinces historiques de l'Arménie, on suit avec les auteurs, thème à thème et dans le temps, comment s'est construite l'Arménie et quels ont été les échanges et les influences avec les peuples proches ou plus lointains.
Ainsi, la langue, les manuscrits et cette sagesse que cherchent à connaître les anciens traducteurs. Ainsi, les influences sur le monde culturel caucasien, ainsi encore, la représentation de l'Arménie et des Arméniens dans la littérature et le théâtre en France. Mais c'est aussi le commerce de la Cilicie arménienne ou celui, au XVIIe siècle, plus international encore, des marchands arméniens de la Nouvelle Djoulfa d'Ispahan.
Se tresse ainsi, au fil des articles développés par plusieurs spécialistes, la vision d'une Arménie à la fois lointaine, exotique presque et donc radicalement différente des pays d'Europe occidentale. Et en même temps, celle d'une référence fondatrice, d'une trace féconde jusque dans son élan de diaspora.
Les illustrations sont soignées et offrent un attrait visuel en contrepoint de l'écriture rigoureuse et parfois presque austère des textes.
Arménie, entre Orient et Occident
sous la direction de Raymond H. Kévorkian
Bibliothèque Nationale de France (1996), 258 pages, 24 cm x 31 cm