Tegher
Croix sur les pierres de la façade
Aghitou
Une pierre tombale
Ererouk
Restes de la façade
Gochavank
Tympan • Chapelle de l'Illuminateur
Noradouz
Le troupeau qui rentre au village
Gochavank
Le monastère vu du bas de la colline
Bjni
L'église Saint-Serge
Geghard
Des femmes vendant leurs gâteaux
Sevan
L'église des Saints Apôtres et le lac
Edjmiadzin
Église Shoghakat • Détail de la façade ouest
Kobayr
Visage du Christ de l'abside
Ketcharis
Le bac à bougies
Makaravank
Église principale • Motif polylobé
Haghbat
Église St-Signe • Les donateurs, Sembat le roi et son frère Gourguen
Tatev
Motif sur le tambour de la coupole
Moro dzor
Chemin dans le village
Areni
Pierre tombale près de l'église
Erevan
Manuscrit au Matenadaran
Yovhannavank
Église St-Jean-Baptiste • Le tympan, parabole des vierges
Noradouz
Détail d'un khatchkar

Terre perdue
dans l'entre monde
peuple dispersé
comme jamais témoin
de notre devenir.


Terre précaire
depuis toujours
entre la résistance
et l'universel.

Un livre de référence d'un historien de référence, qui couvre la période des origines de l'Arménie jusqu'en 1071.

René Grousset a été un grand historien français, spécialiste de l'Asie : on lui doit notamment L'Empire des steppes, où il décline trois meneurs de peuples, guerriers et conquérants - Attila, Gengis Khan et Tamerlan.

Cette histoire de l'Arménie est une somme - plus de 600 pages en rangs serrés d'écriture, où l'on commence par la géographie, avant de creuser l'histoire, et même la préhistoire et l'Arménie d'avant l'Arménie, puisque l'auteur part de l'époque néolithique, explore les mégalithes du territoire, avant d'emmener le lecteur sur les traces du pays Naïri et du royaume d'Ourartou. Et commence là ce qui est le coeur du déroulement du livre : le suivi des rois, Ménoua, Argichti Ier, Chardouri II... L'approche est la même plus tard, où les chapitres découpent les époques et les dynasties, mais le propos s'élargit évidemment aux grandes familles quand le territoire arménien se fragmente : de Tigrane le Grand aux rois Arsacides, l'épopée des Mamikonian, l'émergence des Bagratides et leur apogée...

Mais bien sûr, cette plongée dans la chronologie détaillée des événements du pouvoir ne fournit qu'une trame à ce qui est, tout au long, une analyse fine d'historien, qui pose un regard à la fois global et précis sur les équilibres des puissances, sur la résistance arménienne et la prodigieuse intelligence de ce peuple à garder l'équilibre entre Rome et la Perse, à garder des relations avec Byzance et à s'en écarter, à accepter ses envahisseurs tout en continuant de développer sa culture propre, et peu à peu dans les épreuves à forger l'Arménie dans l'absence, de territoire ou d'indépendance.

Et cet ouvrage, qui est savant, vous porte par sa qualité d'écriture, l'aptitude de l'auteur à " raconter des histoires " tout en disant l'histoire, et l'on va ainsi de la familiarité des personnages historiques à celle des nombreux historiens arméniens abondamment cités, et à l'évolution des équilibres entre Orient et Occident. Lire ce livre, comme ce fut notre cas, avant de parcourir l'Arménie, vous ouvre au pays bien mieux qu'un guide touristique : découvrir par exemple Aroutch ou Zoravar avec en mémoire la grande figure de Grigor Mamikonian "qui rendit la paix à ce pays" fait toucher au plus profond ce lien entre ce patrimoine encore debout et le souffle qui fait un territoire d'hommes.

Histoire de l'Arménie
René Grousset
Payot (1947, puis réédité en 1973),
646 pages, 14 cm x 22,5 cm