Un court livre qui parcourt l'Arménie ancienne, celle d'avant le christianisme et qui cherche ainsi à recoudre les traditions, à retrouver "l'âme première" de l'Arménie.
Il s'agit en fait d'un mémoire présenté à l'université de Lausanne en 1913 pour obtenir un doctorat. Pour autant, l'approche n'est que partiellement ethnologique : on découvre avec intérêt et simplicité les traditions de l'Arménie rurale des temps anciens.
Né au milieu du XIXe siècle dans un village d'Arménie occidentale (actuellement en Turquie), Avétis Aharonian va de l'école du village au séminaire d'Edjmiadzin, puis aux universités de Lausanne et de Paris. Intellectuel, puis homme politique, il remonte, dans cet ouvrage, de sa mémoire d'enfance à celle des plus lointains arméniens.
Le parcours commence par une revue des dieux de l'Arménie païenne, de Vahagn, la force et le courage surnaturels, à Anahit, la deésse aimée, la protectrice des Arméniens. Ensuite, l'auteur se penche vers les vies anciennes, que le titre des chapitres suffit à cerner : la famille et le foyer, le foyer et la femme arménienne, le thonir, le culte du feu, celui du soleil et de la lune, les esprits protecteurs du foyer, la lutte contre le mal, la mort, le culte des ancêtres, la cité antique arménienne.
On entre ainsi de plain-pied, en un langage simple, dans ce pays de culture populaire des civilisations rurales. On y découvre le thonir, le sanctuaire domestique, cette "fosse circulaire creusée au milieu de la demeure", qui la chauffe et sert de four pour les aliments et le lavash. Ou bien cette cérémonie de l'adoption d'un enfant, où la mère adoptive simule un accouchement, en faisant entrer l'enfant par le haut de sa chemise, avant de le ressortir par le bas.
Les anciennes croyances arméniennes
Avétis Aharonian
Editions Parenthèses, collection Arménies (1980)
64 pages, 15,5 cm x 24 cm