Moro dzor
Chemin dans le village
Noradouz
Détail d'un khatchkar
Tegher
Croix sur les pierres de la façade
Geghard
Des femmes vendant leurs gâteaux
Ererouk
Restes de la façade
Areni
Pierre tombale près de l'église
Sevan
L'église des Saints Apôtres et le lac
Ketcharis
Le bac à bougies
Bjni
L'église Saint-Serge
Edjmiadzin
Église Shoghakat • Détail de la façade ouest
Kobayr
Visage du Christ de l'abside
Haghbat
Église St-Signe • Les donateurs, Sembat le roi et son frère Gourguen
Erevan
Manuscrit au Matenadaran
Gochavank
Tympan • Chapelle de l'Illuminateur
Makaravank
Église principale • Motif polylobé
Gochavank
Le monastère vu du bas de la colline
Yovhannavank
Église St-Jean-Baptiste • Le tympan, parabole des vierges
Aghitou
Une pierre tombale
Noradouz
Le troupeau qui rentre au village
Tatev
Motif sur le tambour de la coupole

Terre perdue
dans l'entre monde
peuple dispersé
comme jamais témoin
de notre devenir.


Terre précaire
depuis toujours
entre la résistance
et l'universel.

Le mouvement arménophile en France de 1878 à 1923 : ce livre, édité dans le cadre de l'Année de l'Arménie en France et en collaboration avec le Musée de Montmartre rassemble une vingtaine de contributions sur ce pan d'histoire des rapports entre la France et l'Arménie.

On sait les liens particuliers entre les Arméniens et les Français, depuis que la France est devenue terre d'accueil, après les événements de 1915. Mais hormis les spécialistes, le grand public sait peu le rôle joué par certains intellectuels et hommes politiques  français dans ce temps de la fin du XIXe siècle, où l'Empire Ottoman se délite de plus en plus, et où les premiers massacres d'Arméniens se perpétuent.

Quand à partir de fin 1895, les massacres prennent une grande ampleur, la France est en pleine affaire Dreyfus. Dans son introduction, Bernard Jégo rappelle que c'est grâce à l'implication infatigable d'Archag Tchobanian, jeune réfugié de Constantinople, que la prise de conscience s'effectue en France, dans les cercles intellectuels d'abord.

C'est cette émergence que décrit ce livre et la prise de parole qui s'en est suivie. Le livre s'ouvre sur une synthèse historique et religieuse de l'Arménie, par Jean-Pierre Mahé. La mise en situation est complétée par Anahide Ter Minassian, qui situe en détail la place des Arméniens dans l'Empire Ottoman et l'émergence de la "question arménienne" sur la scène internationale. On s'approche alors de la France : état de l'opinion sous la IIIe République, description détaillée de ces arménophiles, qui comprennent des gens de tous bords politiques, de Clémenceau ou de Jaurès à Romain Rolland ou aux catholiques comme ce Père Charmetant auquel Clémenceau l'anticlérical rend hommage. L'ouvrage détaille le rôle de chacun, les événements marquants (le sauvetage par la marine française des révoltés du Musa Dagh en 1915...).

On s'émeut du discours de Jaurès "...l'extermination des familles arméniennes partant de leurs maisons détruites par l'incendie; et les vieillards portés sur les épaules, puis abandonnés en chemin et massacrés; et les femmes et les mères affolées mettant la main sur la bouche de leurs enfants pour n'être pas trahies par leurs cris dans leur fuite sous bois...", on se réjouit de cette mobilisation, de cette ouverture à l'autre culture. Et le livre, par son iconographie (anciennes photos, reproductions de magazines, imprimés...) nous immerge dans cette sorte de ferveur en France, à propos de l'Arménie.

En même temps, avec le recul du temps, et même si l'on sait que l'Europe à la veille de 1915 est préoccupée par bien d'autres enjeux, on mesure le peu d'actions, le peu d'infléchissement finalement sans doute sur le réel, que ce mouvement arménophile a entraînés. Ou peut-être est-on moins "innocent" aujourd'hui, plus imprégnés de l'inertie du monde, et comprend-on mieux l'écart entre le dire et le faire.

Arménie, une passion française
sous la direction de Claire Mouradian
Magellan & Cie (2007)
176 pages, 21 cm x 26 cm