Je me souviens des murs de la première nuit sans dormir
des fissures par vagues qui montaient
Je ne me souviens plus de l'âge, seulement ce bruit
qui du ras de l'armoire bientôt couvrit les draps
Enfants, nous allions surveiller les étangs
leurs écluses de bois
le cours des ruisseaux qui n'aboutissent jamais
Toujours la mémoire appelle,
ailleurs imprononcé
peut-être emmêlé aux fêlures de ces rives,
aux coulées du soleil charnel dans les clairières
Rien désormais
sauf cette obscure pression
recueillant haltes et sourires, paumes ouvertes
qui fait se hâter nos yeux vers le matin réuni
ce sentiment d'un lieu où s'ouvrir
visages peuplés enfin, liens entre nous
comme ces vêtements d'enfance échangés sous le frais des allées