Puiser dans la mémoire l'écho d'encre de nos lèvres meurtries
Daniel me dit encore
au bord de ce chemin que l'automne désencombre
qu'il reste sans mémoire
que son témoignage ne porte en lui que l'oubli
Nous longeons des bois de coudriers que la chaleur l'immobile
ploie, courbe jusqu'en l'indécision offerte à nos poitrines
Sur le talus, les femmes cueillent l'origan
qui est remède et couleur en cet instant dissous
Je songe aux mots des femmes
je songe à leur corps qui rend si mince notre durée
à cet aplanissement qui nous submerge
maintenant que nous pénétrons sous le couvert
Et quel bruissement
autrement plus aride que le feuillage des chênes
verse en nos fibres l'étroite rigueur ?