Les mots qui disent
entre les mots
l'humanité
l'amour s'il se peut
au gré du monde

Les mots
qu'on ne dit pas
qui nous traversent
criblant les corps

Ce pays s'est lentement agrégé à nos muscles
et nul parcours aujourd'hui qui me disperse

Et nul tremblement
sauf cette eau libre de parole et d'humus

Jour de mars, l'eau reflue,
nourrit nos fronts
le rêve accentue sa pesée sur l'espace

Quel avenir
pour les prés meurtris d'hiver ?

Le lendemain, la pierre du seuil
m'apprit l'unisson de ton sang

Et qui, sinon l'oiseau qui résume,
put nous surprendre agenouillés dans le milieu vif des haies ?

Cette maison naquit en nos reins
seule émergence de façon humaine en ces lieux de broussailles
en ces instants d'été mûr, de part en part cheminant, volubile

Le matin, je discernai mal les graviers du sol
l'odeur de paille des greniers