Les mots qui disent
entre les mots
l'humanité
l'amour s'il se peut
au gré du monde

Les mots
qu'on ne dit pas
qui nous traversent
criblant les corps

En chaque instant aussi le tracé de ton nom remis en cause

le poids des tuiles sur les phrases

et les jardins eux-mêmes dans l'approche mal assurée de la brume

Quoi sinon l'opaque que les ongles à tâtons griffent
dans ce décor

Partir, ce serait fuir la couleur et l'odeur fascinantes des colzas de fin d'avril

Extraire la musique du silence
et qu'elle soit phrase majeure apte au combat du vent,
force des rouches là-bas

Nous laisserons la nuit
l'espacement lentement appris des demeures

Nous porterons ailleurs
cet air que nos doigts font chanter dans le début d'été
à la manière du voyageur qui ne possède que son chant comme partage possible

Ce pays maintenant
infusé dans mille exubérances d'écorces
déjà penché vers d'autres corps - des suintements pour boire