Les mots qui disent
entre les mots
l'humanité
l'amour s'il se peut
au gré du monde

Les mots
qu'on ne dit pas
qui nous traversent
criblant les corps

Depuis toujours
je reviens à ton corps au travers des masses d'herbe

là où les écluses du vent ont longtemps modelé tes cheveux

Je plonge en toi, fatigue bue du langage
en cette inflexible nuit à l'ouvrage comme une vrille immense

Rien ne me sert
je n'ai puissance de nul outil, de nul mot
je reviens en tes membres comme vers un arbre préservé

Je nais chaque vie par tes lèvres
retiré de ces eaux encore une fois franchies

Inventer des aires quotidiennes où s'ébattre et lire ton visage

Inventer sous midi qui triomphe
ton cou d'orge offert à la terre