Depuis toujours
je reviens à ton corps au travers des masses d'herbe
là où les écluses du vent ont longtemps modelé tes cheveux
Je plonge en toi, fatigue bue du langage
en cette inflexible nuit à l'ouvrage comme une vrille immense
Rien ne me sert
je n'ai puissance de nul outil, de nul mot
je reviens en tes membres comme vers un arbre préservé
Je nais chaque vie par tes lèvres
retiré de ces eaux encore une fois franchies
Inventer des aires quotidiennes où s'ébattre et lire ton visage
Inventer sous midi qui triomphe
ton cou d'orge offert à la terre