En quelques mots nous allons vers l'été
ce peu d'amour qui gomme les frontières
Que répondre à l'écart des chemins
aux ronces des hauteurs ?
Derrière les parcelles
où s'installe parfois jusqu'aux apparences du désert
ce souffle en un même mouvement
de parole de lenteur et de vie consumées
Rien dans ce pays qui ne soit agrégé lentement à la terre
par des façonnements, des vouloirs continuels
rien qui ne nous relie aussi bien à notre immensité
à notre dérision
Pierre qui heurte sans fin en nous
pierre, arbre, grande étendue de céréales
toute matière sous ma paume et pourtant si désemparée
Jusqu'à l'horizon, en fuite telle l'ombre
(et ce pourrait être voie et désir où l'histoire s'ancre)
ces zones embuées, défaites dès leur plénitude
Comme si chaque geste ouvrait par son nimbe une phrase