Tant de gens qui viennent
qui franchissent dans ma tête en hésitant le seuil
je leur dis ces murs, nos fronts incendiés de l'espérance malgré tout
je leur dis l'homme des rides à midi,
assis dans le bonheur des orges,
la survivance de cette respiration d'humanité, ample
rythmant de son flux les creux d'eau, les parcelles âpres,
l'empreinte immémoriale aujourd'hui diluée presque, confondue
Et quelles pesanteurs dans ces âges qui naissent ?
Je dis ces murs
et qu'ils tremblent sous le long drame du sol
à la manière des ramures
hantés par ce chant millénaire enfoui dans les ventres, les vies