Parfois l'invite du matin vers cette demeure que je n'atteins jamais
sans rien que ce courant d'eau de transparence et de musique
Alors, quand tout de la terre
se lie comme à une phrase sous-jacente
véhiculant peut-être l'espoir,
alors, faire quelques pas pour s'arracher du cercle
et déjà contempler sur les jardins le désir accompli de la nuit
Du regard prend corps l'imaginaire
mais sous-tendu et comme guidé par la matière même
lorsqu'enfin respirant à poumons calmes
je m'éloigne sous le couvert des ormes
j'emmène pour seul viatique ce désir d'humidité
quelque part dans le halo de la parole
quelque part en cette brèche causée en soi
lieux ou personnes, rarement déchirant l'apparence
ouvrant l'ailleurs à vif
Et quoi de commun pourtant entre nos corps proches
les visages que je touche et ces pierres, ces fleuves ?