Assis devant midi, la pierre,
l'un et l'autre étonnés de suivre sur la terre ce chant
deux femmes passent qui saluent
elles vont auprès de la rivière mince
tresser l'ampleur de la pierre au soleil
Où va votre parole à midi
les corps parcourent les pays,
épuisent à les croiser les routes
la douleur ne perle pas sur ton front
à peine un voile parfois, en aval du sourire
c'est midi le corps est au bout de l'été
la pierre au devant de nous-mêmes,
on ne décrit rien dans la pierre que la détresse d'homme
Ceux qui ont établi, aux détours d'anciens siècles
ces pierres, entre le malheur et le chant
savaient-ils cette même absence
dans l'interstice, entre gris et blond des figures ?
Les deux femmes reviennent
elles n'ont rien assuré dans l'ombre
des découvertes sous les voûtes
le plat de l'herbe n'a rien dissous
entre nous quelle est l'aube d'un autre pays
qu'on aurait désembué de la jeunesse ?
Bagnizeau