La lumière de l’hiver
comme une révélation
l’exception de la terre transfigurée
malgré les ombres allongées
malgré le peu de temps
la lumière qui vit à peine
juste pour que le regard
s’imprègne d’elle
juste pour que l’immensité
s’offre encore comme l’éternité
qui dissout tous les désastres.
La lumière l’hiver vient soudainement
on n’a pas le temps de la voir naître
autour de nous, autour du monde,
sur la bienveillance des terres
que déjà elle n’existe plus
qu’en rêve, qu’en souvenir improbable,
on la cherche encore,
on quête la lumière, on la voudrait
plus vivante, plus humaine.
Tout est amenuisé l’hiver
de la durée du temps
aux gestes enfouis
quand tous se terrent
dans l’illusoire abri des maisons
lui qui ne protège pas
du temps réduit
de la marée d’ombre qui nous gagne.
On sort dans le mitan du jour
pour glaner l’illusion de la vie
pour quêter le moindre indice
de son renouvellement
pour croire encore à ce souffle
si précaire de ce qui pousse
au-dehors et en dedans de nous.
Et l’on sait alors
qu’on peut imaginer une trace
encore nouvelle, sortie de l’ombre,
une histoire qui va dérouler
une saison encore
quelques murmures
dans l’immensité des paroles
tissées dans les instants du monde.
Écriture le 16/12/24