Sensation que le monde tourne à vide,
qu’il s’est épuisé de toute sa substance
Les mots tremblent
comme les mains qui les écrivent
C’est un enfant assis sur le seuil
qui rêve aux nuages qui passent
Dans les arcanes de l’hiver,
les bois des arbres, leurs silhouettes émiettées, graciles,
soumises aux vents des tempêtes,
l’hiver, les arbres sont parents du silence.
Tant d’effluves de mort sur les terres de ce monde
J’ai fouillé dans les photos anciennes
La terre lavée de fin d’hiver
ruisselante du trop plein d’eau
de la saison accumulée
Nous sommes dans l’errance du monde
nous nous agrippons aux saisons qui passent et changent
Les livres,
un peu partout posés dans la maison,
On touche des mots parfois,
dans l’incertitude tremblée de la main
qui les couche sur la page,
Les hommes dans les bois font la brouille,
ils nettoient autour des arbres, c’est l’hiver,
Quand on revoit l’enfance, c’est à pleines brassées la certitude du monde.
Jour d’hiver mouillé qui respire à peine
Les jours qui rapetissent,
l’hiver, la saison qui s’en va vers la mort
Quand je m’éveille la nuit, je guette