Nous sommes allés trop tard à Louisfert, l’été,
Hélène ne vient plus accueillir les amants de la parole
Marie vit dans une petite maison, pas très loin d’un village, pas très loin de la mer. Jean est un ami fidèle, qui lui apporte des grenades, qui veille sur elle, qui construit aussi un bateau, pour partir bientôt, s’en aller écrire sur ce qu’il a vécu.
Juste suivre la mélodie du monde
sa pente douce d’humanité
Est-ce l’usure de la mémoire
quand l’âge avance,
est-ce l’usure de soi ?
Sensation que le monde tourne à vide,
qu’il s’est épuisé de toute sa substance
Les mots tremblent
comme les mains qui les écrivent
C’est un enfant assis sur le seuil
qui rêve aux nuages qui passent
Dans les arcanes de l’hiver,
les bois des arbres, leurs silhouettes émiettées, graciles,
soumises aux vents des tempêtes,
l’hiver, les arbres sont parents du silence.
Tant d’effluves de mort sur les terres de ce monde
J’ai fouillé dans les photos anciennes
La terre lavée de fin d’hiver
ruisselante du trop plein d’eau
de la saison accumulée
Nous sommes dans l’errance du monde
nous nous agrippons aux saisons qui passent et changent
Les livres,
un peu partout posés dans la maison,
On touche des mots parfois,
dans l’incertitude tremblée de la main
qui les couche sur la page,
Les hommes dans les bois font la brouille,
ils nettoient autour des arbres, c’est l’hiver,