La salle est pleine, mais d’ampleur mesurée, des gens de tous âges, que je connais pour certains. Les trois comédiens sont tout proches du premier rang, à même le sol.
C’est un endroit décomposé, détruit. Il reste des rues que la caméra parcourt, bordées d’immeubles, de maisons éventrées.
Jours qui craquent. Monde en éclats. Le semblant rationnel de l’aventure humaine, à terre, piétiné. Et la peur souveraine revenue, celle des temps d’horreur que racontait nos pères, jadis.
On ne sait pas si c’est, dans le temps qui va, une illusion ou l’évolution tangible du monde. Si c’est l’usure des années qui corrode le regard, ou ce qui se défait, qui vous atteint comme une certitude.
“ Car nous ne sommes pas étanches au vent du présent qui nous transperce à chaque instant. Il n’y a pas d’abri quand le monde vacille. […]