Nous sommes dans l’errance du monde
nous nous agrippons aux saisons qui passent et changent
On part du bourg, il y a peu encore comme un gros village avec ses quelques commerces de campagne, et maintenant gonflé de lotissements, d’aménagements des quelques rues qui lissent le regard, qui n’écrivent plus d’histoires spécifiques.
C’est dans une petite ville de l’Ouest, une grande salle bien éclairée, avec des tables tout autour et des piles de livres sur les tables.
Les livres,
un peu partout posés dans la maison,
J’ai commencé de brasser la terre du jardin, il y a deux jours, dans l’humidité encore grande de cette terre lourde, avec qui je dialogue depuis cinquante ans.
Avec ceux qui sont proches vient la vie facile des rencontres et souvent de la confiance partagée.
On touche des mots parfois,
dans l’incertitude tremblée de la main
qui les couche sur la page,
Jour d’hiver mouillé qui respire à peine
Les jours qui rapetissent,
l’hiver, la saison qui s’en va vers la mort
Quand je m’éveille la nuit, je guette
On aurait pu titrer Circuit court et circuit long, ou Les méfaits de l’économie toute puissante, ou bien plus simplement L’absurdité.
Nous sommes en août 1970, à visiter cette maison qui va devenir nôtre.