Les feuilles qui meurent dans la nuit
dressent un terrible vacarme et nous n'entendons rien
nous sommes habitués au désastre
Les tuiles découpent contre le ciel un abri sombre
je pense à l'impuissance blessée de nos mains
pour la moindre couleur à mettre au monde
Je lève les yeux vers ce brassage blanc d'étoiles,
semence sur la terre
pour rompre la mémoire des peuples
Vers quel sud s'unir
et quel rivage au bout du périple
aura puissance pour combattre les ventres morts ?
L'automne maintenant
cette nuit déserte heurte toujours
même traînée blanche dont l'ombre sur nos mots pèse, les fissure,
même défi sans rature cette douleur immense qui tombe des arbres
Combien restons-nous à veiller
en ce pays où ne retentit aucune fête
à guetter les gerbes de l'amour ?