Détail d'un sarong, ikat chaîne
Sikka, Flores, Indonésie
Il n'y a jamais...
Poème (Rémy Prin)
Panneau de soie, ikat chaîne
Boukhara, Ouzbékistan
Hinggi kombu, l'arbre à crânes, ikat chaîne
Kaliuda, Sumba, Indonésie
Carré du marais
St-Hilaire la Palud
Les églises du monastère
Noravank d'Amaghou (Arménie)
Détail d'une robe, ikat chaîne
Urgut, Ouzbékistan
Motif à l'araignée, ikat trame
Okinawa, Japon
Voussure du portail
Foussais
Coiffe de deuil
Mazières sur Béronne
Bestiaire au portail sud
Aulnay
Visage
San Juan de la Pena (Aragon, Espagne)
Saintongeoise
Détail de la coiffe
Fresques de l'abside
Kobayr (Arménie)
Tissu de flammé, ikat trame
Charentes, France
Détail d'un khatchkar
Gochavank (Arménie)
Nous tentons...
Poème (Rémy Prin)
Pua kumbu, ikat chaîne
Iban, Sarawak, Malaisie

Ce qui a duré
dans la mémoire des hommes,
ce qui fait culture,
paysages de la terre
ou pays de l'esprit,
ce qui peuple le voyage,
les vies, la plénitude,
le patrimoine, ce n'est rien
que ce lien fragile
de ce que nous sommes
à ce que nous devenons.

Le témoignage émouvant de Paul Lévêque, appelé en Algérie en 1956.

La couverture du livre

Paul Lévêque (1932-2011) quitte son village de Saintonge pour l'Algérie en mai 1956. Il tient son journal chaque jour.

Ce récit, récemment redécouvert par ses enfants, est publié par Parole & Patrimoine. C'est un témoignage précis d'un temps difficile, empreint d'humanité, et forgé par une écriture singulière.

 

L'histoire des cahiers

Dès qu'il arrive en Algérie, Paul Lévêque commence son journal. Il écrit sur des cahiers d'écolier – il va en remplir presque quatre – sans disposer même d'une table durant plusieurs semaines. L'écriture est fine et compacte, avec peu de ratures. Il ne saute aucun jour, rapporte ce qu'il vit, les gestes du quotidien et les opérations, mais aussi ce qu'il découvre d'un univers nouveau pour lui et de ses habitants, tout autant que les moments cruels de la guerre.

Après six mois, il rentre en France, partage les cahiers et les photos qu'il a prises avec quelques-uns de ses proches. Il se marie. Le voilà garagiste dans son village. Les cahiers sont rangés dans un tiroir, on les oublie peu à peu, la vie les recouvre, comme elle le fait souvent des moments éclatants de la jeunesse.

Haut de page d'un cahier, 10 août 1956

C'est après son décès que ses enfants les découvrent et, avec ces cahiers, la densité du témoignage de leur père. Ils les transcrivent en numérique, les annotent, et souhaitent les voir publier. Si l'association Parole & Patrimoine décide de les éditer et d'en faire un livre, c'est, qu'au-delà de l'émotion d'une expérience vécue, ce récit révèle une écriture singulière, et la voix d'un jeune homme particulièrement attentive à l'incohérence du monde dans lequel il est plongé.

 

Un extrait de la préface

Ces mots qu'il confie à son journal se veulent discrets, presque distants. On ne trouvera pas ici de grandes idées, des affirmations péremptoires, mais seulement parfois, en plus des faits qu'il raconte avec précision, une réflexion : " Cette sortie-là n'a encore servi absolument à rien " ou bien " Dire que ce sont ces gens-là que nous venons défendre ! " Cette distance, on la retrouve dans son rapport aux autres appelés comme lui. S'il tisse des liens d'amitié, il regarde d'un œil lointain les chahuts et les soûleries, tous les défouloirs habituels des soldats.

Quelquefois cependant l'horreur déborde, et c'est la dimension la plus prenante de ce récit, quand l'homme "ordinaire" est confronté à la haine. On détruit les habitations : "ils entassent les branches de la palissade dans la maison et y mettent le feu. Je ne l'ai pas vu allumer mais je suis venu aussitôt après. Le spectacle n'est pas beau à voir et je suis remué et écœuré ". On fait des fouilles, souvent inutiles, les femmes et les enfants se sauvent, les fellagas restent invisibles. Parfois, une longue marche, sous la chaleur immense, inutile elle aussi, et qui pousse les hommes à l'épuisement. [...]

La voix qui tisse ce récit ne s'oublie pas. Elle est simple, elle se veut modeste. Elle ouvre pourtant à la fois à la folie des hommes et à un extrême attachement à la vie, à travers la découverte passionnée de l'écriture.

 

La revue nationale l'Ancien d'Algérie chronique le livre dans son N° 535 de mars 2015.
Vous pouvez lire l'article.

Mes cahiers d'Algérie est désormais épuisé et n'est plus disponile à la vente.

Lire un extrait du livre  

 

Mes cahiers d'Algérie

• Éditions Parole & Patrimoine
• Parution : février 2015
• 264 pages
• 14,8 cm x 21 cm
• 32 photos en cahier central
• Présentation, notes : Dominique Lévêque
• Préface : Rémy Prin
• ISBN : 978-2-9529905-1-6
• Prix : 14 €