Avant le voyage l'attente longue dans l'hiver
les mots ne circulent pas tout à fait sur les corps on côtoie toujours le désastre entre les brumes quelle phrase aplanirait soudain les saccages ?
C'est avant le voyage l'hiver ne décrit rien qu'une syntaxe un peu plus dure il reste avec en lui des images sans projet, quelquefois une femme lui touche l'épaule il se retourne et lui sourit quelquefois rien n'est comme la cendre peuplé d'âcres silences les nuits ne sont plus comme autrefois l'espace abandonné tout se maintient à fleur du temps, dans l'hiver les mots comme le givre encore des lèvres inconnues, la douceur peut-être un soir de repos il ne sait pas bien où vont ses gestes ses paroles, tout cela qui passe sur le corps, les regards hallucinés se croisent toujours sans s'accepter vraiment plus loin que cette écume passagère, la nuit toujours venue trop vite comme les saccages des mots et toujours après, cette impuissance nue se nourrissant du silence.