Pour dire autrement, il y a la magnificence réelle de ces costumes, leur pesant historique, leur contexte de réalisation. Mais il y a aussi le jeu des modes, si voisin souvent de l’irrationnel et, au-delà, les mouvements profonds de l’économie et des “ valeurs ” qui changent la société. La période que couvre ce livre est révélatrice : la naissance et le développement à grande échelle de l’industrie laissent voir des mécanismes de globalisation qui nous interpellent aujourd’hui plus que jamais, tout comme les résistances locales du monde paysan au XIXe siècle et leur faiblesse fréquente nous questionnent sur le laminage actuel des différences culturelles encore perceptibles. Du début à la fin de ce parcours, de 1770 à 1915, c’est un changement d’univers complet qui se dessine, à travers de multiples variations du costume féminin et d’évolutions marquées du costume masculin. Au-delà des costumes eux-mêmes, ce sont les modes de production qui changent, tout comme les modes de diffusion et de communication. Au total, en rencontrant le paysan des villages, ou la femme de la ville proche, ou encore celle de la cour puis des lieux centrés de pouvoir qui la remplacent, ce sont bien les scènes de la société qu’on déchiffre, à travers le prisme des costumes, vision privilégiée et révélatrice à la fois de l’intime et du mouvement du monde. |
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Annick Georgeon collectionne des costumes depuis quelques décennies, elle a fourni les matériaux d’écriture et son expertise à ce livre. Monique Prin, créatrice textile, s’est principalement occupée des présentations détaillées des costumes. Rémy Prin, qui a écrit déjà une quinzaine d’ouvrages, a situé le contexte d’ensemble. Ce livre a été écrit en synergie avec la création d’une exposition de même titre, présentée durant presque un an au Musée des Cordeliers de Saint-Jean d’Angély, d’octobre 2022 à septembre 2023. En savoir plus ici... |
Des Costumes pour lire le monde |