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Le chapiteau est en haut d'une colonne, le plus souvent cylindrique, sa base est donc circulaire, ou d'une portion de cercle. Le sommet du chapiteau est par contre le plus souvent de forme carrée, car il sert de support à ce qui est au-dessus de lui.
Ce qui est au-dessus peut varier. Ce peut être, comme à Puyrolland, la base des voussures d'un portail : les colonnes sous-jacentes sont encastrées l'une dans l'autre, et seulement deux faces des chapiteaux qui les surmontent sont visibles. Ici, le chapiteau fait la liaison entre les arcs du portail et les colonnes qui vont jusqu'au sol.
À Lamairé, c'est en haut de l'abside, une colonne qui fait contrefort : le chapiteau fait aussi l'articulation entre elle et les pierres de la corniche qui est au-dessus. Même rôle ici qu'un modillon pour ce qui est du support de la corniche, mais c'est une colonne semi-cylindrique qu'il coiffe.
La taille du chapiteau est liée souvent à son importance dans la structure de l'édifice. À Lichères, on voit bien qu'il supporte le mur de la nef : les arcades répartissent la poussée, et le chapiteau fait, ici encore, l'interface entre le mur au-dessus, et la colonne ancrée dans le sol au-dessous. On conçoit intuitivement que la forme du chapiteau ne peut être différente, c'est une sorte de pyramide inversée, dont la base circulaire est toujours plus fine que le sommet carré, sans quoi " ça ne tiendrait pas ".
À Saint-Eutrope de Saintes, la déclinaison des chapiteaux montre un rôle identique dans l'architecture, mais on voit ici, en plus, ce qu'il apporte au regard : un emplacement idéal pour les images et les motifs. Parce qu'il est un point de jonction des éléments qui découpent l'espace, il attire l'œil. Et la sculpture qui l'habite prend dès lors une dimension singulière, posée qu'elle est entre terre et ciel, et comme une écriture humaine, essentielle et fragile, tenue par les masses et les volumes des pierres et qui s'en écarte comme un chant nouveau.
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