Champanais de grand deuil
Châteauneuf sur Charente
Saintongeoise demi-deuil
Mauzé sur le Mignon
Champanais de grand deuil
Malaville
Saintongeoise demi-deuil
Loulay
Saintongeoise de cérémonie
Aubigné
Dentelle à l'aiguille
Barbichet de cérémonie
Brigueuil
Champanais de jeune fille
Matha
Saintongeoise de mariée
Mauzé sur le Mignon
Saintongeoise de grand deuil
Mauzé sur le Mignon
Coiffe carrée
St-Hilaire des Loges
Saintongeoise de cérémonie
Mazin
Saintongeoise demi-deuil
St-Jean d'Angély
Pèleboise de cérémonie
Thorigné
Saintongeoise
Loulay
Saintongeoise de jeune fille
Aulnay
Mothaise de cérémonie
Saintongeoise de mariée
Brioux
Champanais de tous les jours
Gourvillette

Le fil, ténu
qui fait dans le jour
toute la dentelle
des rêves.

Les plis, les courbes
dans l'orbe du visage
toute la fragilité
du monde, le désir
qui suit la lumière
des femmes en allées.

Appartenance sociale

Il existait une version grand deuil avec galon noir enserrant le tour de la coiffe et noué au sommet, le ruché est remplacé par une large bande de toile bordée d'un liseré noir, une version demi-deuil en mousseline unie avec un double ruché sur le sommet de la coiffe et un modèle de travail qui n'est autre qu'une rebifiette toute en mousseline ( Aux dires de plusieurs vieilles femmes du marais, cette coiffe n'a jamais représenté le deuil.)

En deuil
Coiffe de deuil de St-Hilaire des Loges
En demi-deuil
Coiffe de demi-deuil de Vendée
Au travail
Coiffe de travail originaire de Coulon

Antériorité

Avant de porter ce modèle, les femmes de cette région ont porté le ramponneau (coiffe de cérémonie) et la capette (coiffe de travail).

D'après H. Gelin*, conservateur du musée du costume poitevin à Niort (1856), la coiffe carrée était une coiffe récente dérivée de la capette. Les dénominations sont assez confuses. Le nom générique, un peu discriminatoire de cette coiffe serait une carrasse (mot employé certainement hors région).

Dans le marais, on l'appelait poraude et dans la plaine garibaldi. Les appellations rebifiette (ou rebufiette) ou deux-rangs décrivaient plus précisément la coiffe. La rebifiette comportait 3 ruchés qui rebiffaient de chaque côté du visage, avec un plat au sommet. Le deux-rangs présentait seulement deux rangs de ruchés, sans plat.

Une capette
Une capette
Poraude
Une poraude
Le cassé de Garibaldi en haut de la coiffe
Un garibaldi

 

Pourquoi Garibaldi ?

Que vient faire le nom de l'homme politique italien pour désigner une coiffe, lui qui n'est jamais venu dans cette région ? On n'a pas de réponse certaine à la question, mais une hypothèse.

Un peu d'histoire d'abord, pour comprendre... Lors de la première guerre d'indépendance italienne (1848-1849), Garibaldi prend le pouvoir à Rome, le pape Pie IX s'enfuit, puis des troupes françaises envoyées par le futur Napoléon III rétablissent le pape dans ses États Pontificaux, qui couvrent alors une part significatice du territoire italien.

Mais en 1870, juste après la défaite française contre la Prusse, Garibaldi entre dans Rome, Pie IX se dit " prisonnier ", mais la France ne bouge pas. Dès lors, certains membres influents de l'Église de France réagissent, dont Mgr Pie, inflexible évêque de Poitiers, chef de file des ultramontains favorables à la papauté, très proche lui-même de Pie IX, qui dit qu'en laissant faire, la France " a commis un crime national ", qu'elle a trahi son statut de nation chrétienne.

De la tradition orale ensuite, pour revenir à la coiffe carrée... Il s'est dit dans les villages que le fameux évêque de Poitiers aurait demandé à cette occasion à ses fidèles de montrer concrètement un signe de deuil, et que les femmes auraient alors mis en place sur leurs coiffes le cassé, cet aplat en haut de la coiffe, qu'on aurait nommé cassé de Garibaldi, pour bien marquer le mécontentement envers cet Italien anticlérical qui spoliait la papauté. Toutes les coiffes ayant ce cassé auraient pris par extension le nom de Garibaldi.

* Ch.Escudier H. Gelin, Costumes Poitevins, Editions Lafitte reprints Marseille 1978 (Réimpression de l'édition de Niort, 1896)