Le terme de Grisette n'est pas réservé à cette coiffe. Que ce soit dans le Poitou ou ailleurs en France on trouve ce nom pour désigner la coiffe de tel ou tel endroit.
Durant presque tout le XIXe siècle la grisette s'est portée à Niort. D'après Gelin, il en existe 3 formes :
• la chalonnaise avec 2 versions
• la rochelaise avec 2 versions
• le bonnet rond
La grisette était à l'origine un tissu gris de laine avec coton ou lin, servant à la confection des vêtements sans valeur, portés par les citadines niortaises peu fortunées, ouvrières des ganteries ou petites commerçantes. Ce nom a ensuite été donné aux coiffes portées par ces ouvrières. Enfin, cette coiffe remporta un certain succès et elle fut adoptée par les femmes de la petite bourgeoisie qui portaient alors le bonnet jamain. Ces informations nous ont été transmises par H. Gélin.
Cette grisette n'a existé que dans l'agglomération niortaise.
Vers la fin du XIXe siècle cette coiffe devenue trop encombrante fut progressivement abandonnée pour des modèles déjà en usage aux alentours de Niort : la créchoise, la saintongeoise, la paysanne carrée, le capot reviré.
Descriptif et assemblage
Ces 3 modèles avec leur variante sont montés sur une calotte matelassée à la main de motifs floraux surtout à l’arrière.
Seules les chalonnaises et les rochelaises ont 3 arceaux métalliques pour donner du volume au dos de la coiffe permettant ainsi d'apercevoir le matelassage de la calotte.
Ces arcelets sont recouverts d'un grand fond entièrement brodé d'un semis de petits motifs. Il est paillé dans sa partie centrale.
Sur les Grisettes Chalonnaises les extrémités tuyautées de la longue barbe repliée se croisent légèrement à l'avant de la calotte pour le premier modèle. Pour le second, les extrémités de la barbe repliée forment 2 cornes plus ou moins prononcées aux angles supérieurs de la coiffe.
En ce qui concerne les Grisettes Rochelaises qui étaient des coiffes de grande cérémonie, pour le premier modèle les extrémités de la très longue barbe retombent en pans volants sur les épaules et pour le second modèle ces extrémités se replient contre les ailes latérales sans former de cornes.
Quant à la Grisette Bonnet Rond, elle ne possède pas d’arcelets métalliques car c’est une coiffe plus ordinaire, mais elle peut être néanmoins brodée. La passe large bordée de dentelle tuyautée et le fond sont solidaires. L'ensemble s'emboîte sur la calotte matelassée.
Appartenance sociale
Le bonnet rond semble être la coiffe plus ordinaire .
Il est difficile de donner plus d’information, les documents sur le sujet faisant défaut et les éléments collectés se révélant insuffisants .
Antériorité
Les portraits existants permettent d’identifier la Grisette de Niort vers 1830.
La forme générale est restée la même durant tout le XIXe. La forme des barbes et la largeur de la dentelle semblent avoir subi des variantes: les plus anciennes collectées, brodées au point de Beauvais ont des extrémités arrondies et une dentelle de type Valenciennes très étroite.