Les hommes disposent souvent d'une esquisse à échelle réduite pour les guider dans la réalisation des réserves. On procède d'abord à un marquage sur les fils de chaîne tendus, avant de réaliser les réserves. La chaîne peut être longue de quelques centaines de mètres, ce qui permet de tisser plusieurs fois le même tissu, dont le motif peut se répéter par exemple tous les 2 ou 3 mètres.
La robe présentée sur cette page est dite munisak, et c'est une robe pour les femmes. Elle a été collectée à Urgut en 2000 et peut être datée du milieu du XXe siècle ou un peu avant. Elle est en satin de soie, doublée en coton. Dimensions : hauteur 109 cm, largeur de poignet à poignet 162 cm.
La structure
Il s’agit d’une robe/manteau qui était portée par-dessus une ou plusieurs autres robes. Sa coupe est caractéristique du munisak. Un galon noir, cousu à la machine, borde toutes les extrémités. Un petit motif géométrique également cousu à la machine au fil blanc complète ce galon. Les manches vont en se rétrécissant légèrement et s’arrêtent au poignet. Un triangle d’aisance est placé sur les deux côtés.
Ce munisak est entièrement doublé avec deux étoffes différentes en coton : l’une quadrillée dans les ocres pour le corps, une autre rose et rouge avec des fleurs pour les manches. Ces doublures sont fixées de temps en temps sur le satin par des coutures faites à la main en fil gris.
Ce vêtement est confectionné à partir de plusieurs panneaux provenant du même tissu. Un seul panneau forme un devant et une moitié du dos sans couture à l’épaule, il est découpé en V sur l’avant ce qui permettait d’apercevoir la robe de dessous ainsi que les bijoux. Chaque manche est composée de deux pans de tissus. Pour les triangles d’aisance latéraux, deux pièces ont été assemblées. Toutes ces coutures d’assemblage sont faites à la main.
Les motifs
Les motifs sont très hauts et occupent presque toute la longueur des panneaux. On retrouve les motifs traditionnels :
• l’aiguière rouge sur fond rose avec des petits motifs jaunes et marron • une fleur rouge, tulipe stylisée (?) sur fond gris qui encadre l’aiguière
Il s’agit sans doute d’un ancien manteau qui a été récupéré. En effet, les coutures d’assemblage sont toutes faites à la main, donc anciennes, alors que les coutures du galon et des broderies autour sont réalisées à la machine. De plus, une étroite bande cousue à la machine, a été ajoutée pour former le col dont sont dépourvus les anciens munisak. On remarque aussi l’absence des bordures intérieures en biais que l’on trouve sur les exemplaires plus anciens.
Ce vêtement était très répandu dans l’Asie Centrale au milieu du XIXe siècle. Il faisait partie de la dot de la mariée qui le portait à l’occasion des fêtes et des enterrements. Il pouvait également recouvrir le cercueil de la défunte qui l’avait porté durant sa vie.
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