Les Iban ?
Le peuple iban vit au Sarawak, une province de la Malaisie qui se situe au nord-ouest de l'île de Bornéo. Il est originaire d'une région plus au sud de l'île, intégrée à l'Indonésie, d'où il a migré par vagues successives depuis le XVIe siècle. Les Iban sont actuellement moins d'un million. Ils vivent au cœur de la forêt équatoriale, au long du réseau dense des rivières et des fleuves, dans des maisons longues. Chaque maison longue est un habitat collectif qui rassemble une communauté de familles, où chacune dispose d'un appartement semblable à celui des autres. En général, la communauté exploite non loin de la maison des parcelles de riz sur les versants des montagnes.
La société iban, relativement égalitaire, laisse des droits aux femmes, et ne donne pas tout pouvoir au chef de la maison, dont la fonction n'est pas systématiquement héréditaire. Chaque maison longue est isolée et c'est une unité de vie. Jusqu'au début du XXe siècle, il n'y avait pas d'organisation administrative chapeautant les maisons longues.
Le textile des Iban
Ce sont les femmes qui s'occupent du textile, qui est en quelque sorte l'accomplissement de la féminité. Les Iban créaient autrefois des tissus variés, parmi lesquels le sungkit ou le pilih, des tissus décorés en trame supplémentaire. Mais c'est l'ikat qui est le procédé privilégié, à travers deux types de tissus :
• le kain kebat désigne l'ikat le plus simple, bien que déjà très complexe, destiné à la confection de jupes traditionnelles des femmes, qu'on appelle souvent bidang. Cet ikat chaîne en coton est tissé en petite largeur et présente des motifs denses, très imbriqués les uns aux autres, mais assez répétitifs.
• le pua kumbu est le nom du tissu rituel le plus sacré. Pua signifie couverture et kumbu fait référence à l'opération des réserves de l'ikat. C'est aussi un ikat chaîne, traditionnellement en coton, grand rectangle de tissu constitué de deux lés cousus ensemble.
Pour appréhender pleinement ces ikats, il faut évidemment les interpréter dans leur structure et leurs figures, mais aussi les relier au cadre textile qui imprègne la société du moins dans sa part féminine.
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