Face à nous, l'ample certitude de la mer
Assis, seuls, ton corps posé contre mes mains
Parole sans entrave, ce poids couché sur mes heures, mes rires
Je deviens imperceptible, touche tes cheveux clairs
- Combien de matins émerveillés avec le geste du peigne en leur travers, combien d'ondulations pressenties jusqu'au bord du délire -
Ce lent passage porteur de pluie dans la trame des arbres
Face à nous le soleil libère l'envol des mouettes
Mais c'est aussi ce mouvement des gens qui sont passés la veille ou dans l'enfance, en cette vie disjointe
Là, ton visage, l'apaisement certain des blessures millénaires
J'essaime en ton visage, semence inutile de signes, pour interrompre, pour fixer ces mélanges furtifs
Bonheur dicible tout à coup, de la gravité sourde de tes lèvres