Tu vas ta nuit durant des heures sans rêves à survoler les étendues moribondes de la terre
Les pierres naissent sous ta paume, tu n'as pas le pouvoir d'innocenter la nuit
Le chemin prive le soir de son pur fil, tu cherches à dissoudre ce mal égaré dans ta tête
Pareil aux vieilles femmes en deuil de leurs seins vifs étouffés par le temps
Pareil au hasard que le vent frais de l'aube soumet à son gré
Tu vas ta nuit durant tu ne sais pas bien vivre, les paysages ont des boules d'acier
Tu traverses des immenses lenteurs sous ta paupière pourrissent des buissons de mains, de mots quotidiens
Tu vas comme un geste blanchi par l'usure, tu frôles des écorces
Tu te couches sur ton cri tu vas tu es seul sans rêves durant des heures tu écoutes