Saintongeoise demi-deuil
St-Jean d'Angély
Champanais de jeune fille
Matha
Champanais de grand deuil
Malaville
Champanais de grand deuil
Châteauneuf sur Charente
Saintongeoise de mariée
Brioux
Coiffe carrée
St-Hilaire des Loges
Mothaise de cérémonie
Pèleboise de cérémonie
Thorigné
Saintongeoise
Loulay
Barbichet de cérémonie
Brigueuil
Champanais de tous les jours
Gourvillette
Saintongeoise de cérémonie
Aubigné
Saintongeoise de cérémonie
Mazin
Saintongeoise de mariée
Mauzé sur le Mignon
Saintongeoise demi-deuil
Mauzé sur le Mignon
Saintongeoise de grand deuil
Mauzé sur le Mignon
Saintongeoise de jeune fille
Aulnay
Saintongeoise demi-deuil
Loulay
Dentelle à l'aiguille

Le fil, ténu
qui fait dans le jour
toute la dentelle
des rêves.

Les plis, les courbes
dans l'orbe du visage
toute la fragilité
du monde, le désir
qui suit la lumière
des femmes en allées.

Les tisseurs de soie

Deux villes se sont longtemps disputé le titre de capitale de la soie : Lyon et Tours. Mais on peut penser qu'au XIXe siècle, vu l'évolution de la fabrique des tissus de soie, les commerçants s'approvisionnaient essentiellement à Lyon. Un bref historique de la fabrication de la soie permet de mieux comprendre cette évolution.

Au XVe siècle, en 1419 exactement, Lyon obtient le privilège d'organiser ses premières foires. Ainsi la ville devient-elle un grand centre de négoce de soieries étrangères, surtout italiennes. Mais cette importation entraîne d'importantes pertes financières pour le royaume si bien que Louis XI par Lettres Patentes du 23 novembre 1466 décide d'introduire à Lyon l'art de faire " les draps dicts d'or et de soye enicelle nostre ville de Lion ", et dans ce but demande aux Lyonnais de faire venir les artisans compétents.

Les Lyonnais tardent à agir car ils redoutent de voir leurs relations avec l'étranger se dégrader en leur prenant une part de leur marché, si bien que le roi par Lettres Patentes du 12 mars 1470 fait transférer à Tours la fabrique de " draps d'or et de soye ". La première manufacture royale de soie de Tours est née et c'est là que les artisans vont mettre au point une célèbre armure de tissage baptisée Gros de Tours. Cette manufacture va connaître son apogée sous François Ier, en faisant vivre 45% de la population.

Cependant au XVIe siècle, les Lyonnais qui avaient méprisé l'offre de Louis XI, font venir des ouvriers italiens pour tisser la soie, mais en raison des importations frauduleuses des soieries venant de Venise, Gênes, Lucques, les fabriques se développent peu. Alors François Ier décide d'accorder à la fabrique lyonnaise une charte de fondation avec des privilèges pour les ouvriers de la soie. Une communauté corporative de soie est constituée en 1540 et elle va rapidement se développer.

C'est le début de la concurrence entre les deux villes et la cour royale qui passait ses commandes initialement à Tours va s'orienter vers les tissus fabriqués à Lyon.

L'importation de la matière première reste cependant un problème. La culture du mûrier était jusque là très localisée. Vers 1560, un jardinier, François le Traucat, va planter plus de 4 millions de pieds de mûriers dans les Cévennes. Henri IV veut intensifier cette culture afin de diminuer les sorties d'or nécessaires à l'achat d'étoffes étrangères, " pour, comme le dit Olivier de Serres – un des pères de l'agronomie en France, qu'elle se vît rédimée de la valeur de plus de 4 000 000 d'or que tous les ans il en fallait sortir pour la fournir des étoffes composées en cette matière ou de la matière même. " Malgré l'opposition de Sully, le roi a en effet pris conseil auprès de cet expert  : " Le roi ayant très bien recognu ces choses, par le discours qu'il me commanda de lui faire sur ce sujet, l'an 1599, print résolution de faire eslever des meuriers blancs par tous les jardins de ses maisons " et décide de faire planter 20 000 pieds de mûriers aux Tuileries et à Fontainebleau.

Sous la Restauration, les élevages vont encore se multiplier et la production atteint 25 000 tonnes en 1850, ce qui correspond à la moitié des besoins. L'industrie de la soie va connaître une très grande activité grâce à des dessinateurs et à des techniciens pleins de talent tels Philippe de Lasalle, Vaucanson ou Jacquard. Ainsi, au cours du XIXe siècle, la fabrique lyonnaise commence-t-elle à s'industrialiser. En 1860, les fabricants lyonnais dirigent 36 000 métiers en ville et 100 000 à la campagne, où les ouvriers travaillent soit à domicile, soit dans de grandes usines qui maîtrisent toute la production depuis l'achat des cocons jusqu'à la production du tissu de soie, avec des ateliers de filatures, de teinture et de tissage.

 

Un noeud en soie simple
Noeud en ottoman de soie
Un noeud en soie sophistiqué
Noeud en soie brochée

 Mais une maladie du ver à soie va presque détruire la production de cocons qui tombe à 30 tonnes. Grâce à Pasteur qui réussit à endiguer cette maladie, la sériculture repart. Cependant, elle va connaître une autre crise en 1869 avec l'arrivée des Chinois et des Japonais sur le marché suite à l'ouverture du Canal de Suez, entraînant une baisse des prix.

L'industrialisation de la fabrication va également permettre de produire à moindre coût permettant ainsi à la population d'accéder aux tissus de soie, du moins en petite quantité. " On se les (les étoffes de soie) procure aujourd'hui pour un prix assez modique; et tandis que les unes restent l'apanage des rois et des pontifes, d'autres, plus modestes, mais non moins gracieuses, flottent, les dimanches et fêtes, sur la blanche cornette de la villageoise " Edmond Auduit, in revue Magasin de Demoiselles (1849-1850).