Les sociétés, dont la culture était naguère considérée comme première, ont été profondément transformées par la globalisation, depuis la seconde moitié du XXe siècle notamment.
Développement de l'urbanisation, du tourisme, abandon des anciennes croyances et du mode de vie ancestral... la rupture est radicale, et soudaine à l'échelle de la longue mémoire relativement stable de ces peuples. La vie et l'ikat à la Rumah Gare Voici un extrait du livre Ikats, tissus de vie, qui situe les moments vécus là-bas : “ L’admiration soudain dans le soir qui vient, pour ces femmes, ce qu’elles portent à bout de bras dans cet environnement exigeant, cette vie consacrée entièrement au textile comme on pouvait dire dans nos abbayes qu’elle était consacrée à Dieu. Nancy nous dira ce soir dans le ruai, avant qu’à vingt-deux heures le groupe électrogène ne s’éteigne et que la maison ne soit plongée dans le noir : “ On ne s’arrête jamais dans la maison longue ”. Faisait-elle aussi écho aux rêves qui hantent les tisserandes, qui les nourrissent pour de futurs tissus ? Qu’est-ce qui les porte ainsi, à perpétuer encore cet art fascinant du pua kumbu ? |
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S'organiser, résister
Welyne Jeffrey Jehom, une anthropologue qui travaille à l'université de Malaya à Kuala-Lumpur, découvre la Rumah Gare, il y a quelques années, à l'occasion d'une recherche universitaire. Elle comprend la nécessité d'appuyer la communauté et s'y engage pleinement. Elle crée une association avec les tisserandes, organise des expositions, recense les figures et les motifs, cherche à créer à Kapit un centre de formation pour les jeunes. Elle donne une visibilité globale à ces pua kumbu, en les valorisant par le multimédia et le numérique...
Son action est repérée en France par une ONG, Ressources Humaines sans Frontières (RHSF), qui défend des modes de production équitables et respectueux des droits de chacun. RHSF implique cette expérience dans un projet européen Susy d'économie solidaire et de développement durable, et réalise une vidéo présentant la réalité et les enjeux du tissage des ikats.
Lors de la venue en France de Welyne Jeffrey Jehom, à l'automne 2016, Parole & Patrimoine et le Collectif Art et Fibre NJF organisent une rencontre avec elle à Paris, avec l'appui de RHSF. Et Marie-Hélène Fraïssé, productrice à France Culture, consacre son émission Tout un monde à ce projet.