Noradouz
Détail d'un khatchkar
Ererouk
Restes de la façade
Moro dzor
Chemin dans le village
Kobayr
Visage du Christ de l'abside
Noradouz
Le troupeau qui rentre au village
Aghitou
Une pierre tombale
Yovhannavank
Église St-Jean-Baptiste • Le tympan, parabole des vierges
Bjni
L'église Saint-Serge
Sevan
L'église des Saints Apôtres et le lac
Gochavank
Le monastère vu du bas de la colline
Tatev
Motif sur le tambour de la coupole
Edjmiadzin
Église Shoghakat • Détail de la façade ouest
Areni
Pierre tombale près de l'église
Makaravank
Église principale • Motif polylobé
Geghard
Des femmes vendant leurs gâteaux
Ketcharis
Le bac à bougies
Tegher
Croix sur les pierres de la façade
Gochavank
Tympan • Chapelle de l'Illuminateur
Erevan
Manuscrit au Matenadaran
Haghbat
Église St-Signe • Les donateurs, Sembat le roi et son frère Gourguen

Terre perdue
dans l'entre monde
peuple dispersé
comme jamais témoin
de notre devenir.


Terre précaire
depuis toujours
entre la résistance
et l'universel.

Voyager, c'est aussi, parmi toutes les découvertes, se nourrir. Que seraient les rencontres, les objets, les lieux, les paysages... sans les saveurs, ces manières d'accommoder le monde ?

Mémoire des nourritures

On ne vient jamais - ou si rarement - dans un pays pour manger. Mais si frugal que soit le voyage, dans le désir d'épuiser la découverte des terres et des hommes, si rapides les pauses déjeuner au bord des routes, il reste des mois durant, traces en soi des saveurs nouvelles qu'on aura éprouvées.

C'est que boire ou manger, au-delà de la nécessité, touche à l'extrême la profondeur des relations avec l'autre : dans la palette des achats, des fruits au bord des routes à l'eau de Djermouk embouteillée en usine, se révèle ce que le pays, les gens ont construit de ce qui fait le plus intime du quotidien. Comment ils ont mis en scène, à leur insu parfois, ces produits qu'ils proposent. Acheter, c'est toucher au plus près le degré de convivialité, le rapport au terroir, cette épaisseur des vies accumulées depuis des siècles.

Puis c'est de partage qu'il s'agit, à quelques-uns au bord des routes ce qu'on mange entre soi dira la lumière du moment, ou sa lassitude. Et, le soir, dans la tiédeur des auberges, on cherche à savoir encore, en même temps que l'on goûte, les apprêts, les tours de main, la mémoire dont le corps s'augmente.