Première trace humaine de ce qui deviendra Erevan,
la forteresse d'Erebouni domine aujourd'hui la ville.
Forteresse qui veille, les bribes d'un pays
vieux comme le temps
sur la colline la forteresse
je vais sur elle, les pierres seules font une mémoire.
Erebouni pays à peine né
à tes pieds
sur la colline je marche, pierres ensemble
pierres pour l'écriture ancienne
on pense ici les pierres pour l'éternité,
socle des pas,
des corps près du ciel,
les pierres tellement quotidiennes
pierre pays matière.
La ville va maintenant de colline en colline,
brume d'été, on n'en devine ni centre ni contour
que furent ces siècles pour veiller
maintenant les hommes sont en foule
ils ont tissé des avenues, lissé l'espace...
Faut-il encore tendre la mémoire
creuser cela, un pays
sous la cendre infiniment des brûlures
comme le temps, à peine né.