Ketcharis
Le bac à bougies
Erevan
Manuscrit au Matenadaran
Noradouz
Le troupeau qui rentre au village
Haghbat
Église St-Signe • Les donateurs, Sembat le roi et son frère Gourguen
Yovhannavank
Église St-Jean-Baptiste • Le tympan, parabole des vierges
Tatev
Motif sur le tambour de la coupole
Edjmiadzin
Église Shoghakat • Détail de la façade ouest
Noradouz
Détail d'un khatchkar
Gochavank
Tympan • Chapelle de l'Illuminateur
Kobayr
Visage du Christ de l'abside
Aghitou
Une pierre tombale
Makaravank
Église principale • Motif polylobé
Sevan
L'église des Saints Apôtres et le lac
Areni
Pierre tombale près de l'église
Gochavank
Le monastère vu du bas de la colline
Ererouk
Restes de la façade
Moro dzor
Chemin dans le village
Tegher
Croix sur les pierres de la façade
Bjni
L'église Saint-Serge
Geghard
Des femmes vendant leurs gâteaux

Terre perdue
dans l'entre monde
peuple dispersé
comme jamais témoin
de notre devenir.


Terre précaire
depuis toujours
entre la résistance
et l'universel.

D'une femme en noir qui nous accueille à Sanahin, à bien d'autres dans les villages, et celles sur les photos d'avant 1915...

La dignité du corps,
la femme vient à Sanahin
sombre dans son âge
elle porte l'éternité des douleurs,
la silhouette, c'est le temps
qu'on a passé à ne rien résoudre des silences.

Toutes les femmes ont leur corps dans l'air
qui s'offre à tous les périples du monde,
elle dit à Sanahin l'histoire
et sa rumeur, ce qui fait trace de soi
lointainement,
sur la pierre.

Elle parle
et l'orbe de la parole
se propage, étoffes noires
qui captent les années,
qui les réduisent.

La dignité des femmes d'Arménie
disséminée comme la terre,
elles qui mêlent à grands bras
la mémoire et l'enfance
elles viennent
à chaque village, elles tracent
leur corps dans l'air
et c'est pour taire
les déchirures.

On les voit là, dans les montagnes de pierre,
qui viennent aux églises ouvrir l'éternité
sur les photos vieillies, elles vous regardent
dans le silence d'avant les désastres,
des enfants près d'elles
qui ne mesurent pas l'attendu de la mort.

On marche dans les pierres
à Sanahin, la femme dignement
tresse tous les dialogues
de tous les peuples de la terre
seul son visage n'est pas noir
et ses gestes,
qui cherchent au-delà du deuil
l'exactitude d'un amour.