Tegher
Croix sur les pierres de la façade
Noradouz
Le troupeau qui rentre au village
Aghitou
Une pierre tombale
Areni
Pierre tombale près de l'église
Bjni
L'église Saint-Serge
Gochavank
Le monastère vu du bas de la colline
Edjmiadzin
Église Shoghakat • Détail de la façade ouest
Yovhannavank
Église St-Jean-Baptiste • Le tympan, parabole des vierges
Ketcharis
Le bac à bougies
Kobayr
Visage du Christ de l'abside
Makaravank
Église principale • Motif polylobé
Tatev
Motif sur le tambour de la coupole
Gochavank
Tympan • Chapelle de l'Illuminateur
Geghard
Des femmes vendant leurs gâteaux
Ererouk
Restes de la façade
Haghbat
Église St-Signe • Les donateurs, Sembat le roi et son frère Gourguen
Sevan
L'église des Saints Apôtres et le lac
Erevan
Manuscrit au Matenadaran
Moro dzor
Chemin dans le village
Noradouz
Détail d'un khatchkar

Terre perdue
dans l'entre monde
peuple dispersé
comme jamais témoin
de notre devenir.


Terre précaire
depuis toujours
entre la résistance
et l'universel.

1er récit des pierres

Bjni, près de l'église de la Mère de Dieu Bjni, détail
Khatchkar et un détail, à l'ombre des arbres • Bjni, église de la Mère de Dieu


Entrer sous la fraîcheur des arbres, l'été, quand vous venez de loin, l'oeil s'accorde à l'ombre, on découvre ces pierres et cela prend le corps. On a vu des images dans les livres, mais que fait l'image outre un repère dans l'espace que l'oeil effleure, on voit tant d'images, l'oeil s'accorde à l'ombre et la pierre soudain vous domine d'une hauteur qu'on n'avait pas perçue.

Insensiblement, le corps recule, il veut déchiffrer l'écriture ou les signes dans la pierre, la multiplicité l'abreuve, le submerge. Il cherche à discerner les cercles, les volutes, les réseaux emmêlés. On se regarde l'un l'autre, on voit cette croix aux pans ouverts, et que rien dans l'espace du trait ne s'arrête, on se dit que c'est une parole qui se déplie, souffle jamais arrêté dans sa quête de l'autre, on voit en arrière les feuilles et comme elles les flocons de pierre sous la musique de l'air.

Plus tard, quand la fascination de la pierre immense s'est atténuée, on s'approche, on veut dissoudre la distance, on espère résoudre de distance en distance ce qui fuit dans le regard, jusqu'à ces ultimes gravures dans la pierre, têtes d'oiseaux côte à côte que des entrelacs prolongent, infiniment.