3ème récit des pierres
Khatchkar attribué à Tiridate (1653), église de la Mère de Dieu • Sevan |
De loin, dans l'ombre intérieure du matin, on devine l'ampleur de la pierre, celle des scènes figurées. La pierre est seule, on a fait brûler à ses pieds des bougies, jour à jour, qui ont noirci les premiers personnages en bas.
La pierre est seule, mais elle appelle. Dans son territoire d'image, les signes de réseaux, de tressage, d'assemblage, se mêlent aux figures et le regard s'apaise dans ce qu'il croit reconnaître. Personnages qui focalisent les formes, les équilibres, histoires racontées que la mémoire décline.
De près, l'homme en croix sans âge, qui fait face sans douleur, enlacé de ses tresses, des vêtements, rais de relief dans la lumière. Il a les mains cloués, il nous salue, nous invite presque. On est dans le matin lumineux du lac, on se demande si c'est encore l'enfance.