2ème récit des pierres
A l'ancien cimetière • Vardénik |
C'est dans les herbes et les fleurs de l'été, au pied des montagnes et dans les parages du lac Sevan. C'est au bout du long village, les femmes et les hommes sont dans les rues, ils parlent, ils vont et viennent, ils sont assis.
Les pierres sont vieilles, elles sont penchées, grises. Pourtant, de l'une à l'autre, c'est comme un rythme léger de vie qu'on parcourt, tour à tour émerveillés des motifs, de la lumière, du foisonnement de ces signes, comme on aurait pu l'être de ces femmes, de ces hommes dont elles célèbrent la mémoire.
On n'épuise pas la profusion des signes sur les pierres. Ce sont elles qui, d'image en image, pressent le regard, l'inquiètent, le portent encore ailleurs, sans que rien ne se dévoile, jamais, de l'arrière-pays de ces décors. On en voit les beautés multipliées, on pense aux jeunes femmes chatoyantes qui s'offrent sans jamais se donner et dont tout, gestes et visage, reste un mystère.