5ème récit des pierres
On ne sait rien de vous qui êtes morts il y a quelques siècles, les pierres immenses vous gardent encore et les herbes sèches de l'été. La brume et le ciel blancs font la douceur à la mémoire, on ne sait rien que ces croix dans la pierre et ces décors semblables et différents et qui ne cessent pas. Est-ce votre parole qu'on a voulu tracée, ou le parcours de votre vie, comme la nôtre aujourd'hui sans doute emmêlée, incertaine ?
Plus loin, c'est l'image d'un visage sur le marbre lisse, on saura en s'approchant sa rondeur et comment on le côtoyait dans le monde. C'est peut-être un enfant de vos enfants, comme vous de ce vaste village qu'on voit au loin. On a gagné cela sur la mort en quelques siècles, aller d'un signe commun, puissant de complexité et d'incertitude, à l'image de chacun, singulière, trace de vie plus proche pour ses proches. L'image close de l'être sur lui-même.