Gochavank
Le monastère vu du bas de la colline
Ererouk
Restes de la façade
Geghard
Des femmes vendant leurs gâteaux
Tegher
Croix sur les pierres de la façade
Moro dzor
Chemin dans le village
Edjmiadzin
Église Shoghakat • Détail de la façade ouest
Yovhannavank
Église St-Jean-Baptiste • Le tympan, parabole des vierges
Noradouz
Le troupeau qui rentre au village
Kobayr
Visage du Christ de l'abside
Makaravank
Église principale • Motif polylobé
Bjni
L'église Saint-Serge
Erevan
Manuscrit au Matenadaran
Haghbat
Église St-Signe • Les donateurs, Sembat le roi et son frère Gourguen
Areni
Pierre tombale près de l'église
Noradouz
Détail d'un khatchkar
Aghitou
Une pierre tombale
Tatev
Motif sur le tambour de la coupole
Sevan
L'église des Saints Apôtres et le lac
Ketcharis
Le bac à bougies
Gochavank
Tympan • Chapelle de l'Illuminateur

Terre perdue
dans l'entre monde
peuple dispersé
comme jamais témoin
de notre devenir.


Terre précaire
depuis toujours
entre la résistance
et l'universel.

Tour dans Erevan le matin, d'un magasin à l'autre on cherche une carte mémoire pour les photos. Vraie ronde dans la high-tech arménienne, air climatisé, vendeurs branchés, télévisions, ordinateurs, camescopes... là comme ailleurs, le numérique, que la jeune génération parcourt et partage.

Et ce sentiment de rupture dans l'émergence, la profusion électronique dans cette avenue Machtots, pour quels clients vite enrichis, et quelques pas plus loin l'immeuble délabré presque, qui sue la pauvreté de l'impuissance. Combien de fois, ailleurs déjà, a-t-on vécu jusqu'à l'incohérence ces mélanges, fébrilité des écrans, des images, de l'unisson du monde, et ce qui fait trace encore autrement - les hommes hier réunis sous l'arbre d'Odzoun ou ceux-là sous leur tente dans les étendues froides de l'Aragats.

Nous partons du centre d'Erevan, transparence des vitres, larges trottoirs, signalétique de l'urbain, vers la banlieue d'abord. Je reste fasciné par cette manière qu'a l'espace de la ville de se défaire. En quelques kilomètres - Erevan s'étend longuement maintenant qu'elle regroupe trente pour cent des Arméniens - on passe de la ville construite à des amas de bâtiments, d'hommes, d'activités. Côte à côte, les pneus qu'on répare dans la fumée et les bêtes en carcasse, sur le trottoir, que le boucher aligne. Plus loin, dans la rue qui monte, ce magasin tout rutilant de néon qu'on aménage, et la vieille vitrine où les boissons s'entassent. Pourtant, même au plus loin du centre, rien ne s'est assemblé au hasard. Ainsi les jardins qu'on découvre peu à peu, agrippés à chaque maison, comme revendiquant ce tissu de verdure, à l'inverse des grands espaces végétaux du centre. Sona, qui parle si souvent de son jardin, des grappes de raisin qui mûrissent, où habite-t-elle, avec quel accompagnement de la terre?

Nous ne sommes pas sortis de la ville qu'Achot s'arrête. Une femme monte à l'avant, qui nous salue. Pas de réaction de Sona. Elles conversent toutes deux avec Achot. Tout au long du jour, elle peuplera le bus d'un babil fourni. Nous apprendrons plus tard par Sona, gênée, que c'est la compagne d'Achot que nous promenons avec nous.