Tegher
Croix sur les pierres de la façade
Yovhannavank
Église St-Jean-Baptiste • Le tympan, parabole des vierges
Gochavank
Tympan • Chapelle de l'Illuminateur
Bjni
L'église Saint-Serge
Haghbat
Église St-Signe • Les donateurs, Sembat le roi et son frère Gourguen
Geghard
Des femmes vendant leurs gâteaux
Noradouz
Le troupeau qui rentre au village
Noradouz
Détail d'un khatchkar
Kobayr
Visage du Christ de l'abside
Makaravank
Église principale • Motif polylobé
Edjmiadzin
Église Shoghakat • Détail de la façade ouest
Ererouk
Restes de la façade
Aghitou
Une pierre tombale
Moro dzor
Chemin dans le village
Tatev
Motif sur le tambour de la coupole
Areni
Pierre tombale près de l'église
Erevan
Manuscrit au Matenadaran
Gochavank
Le monastère vu du bas de la colline
Sevan
L'église des Saints Apôtres et le lac
Ketcharis
Le bac à bougies

Terre perdue
dans l'entre monde
peuple dispersé
comme jamais témoin
de notre devenir.


Terre précaire
depuis toujours
entre la résistance
et l'universel.

Nous sortons. Soleil blanc brûlant. Devant nous, une très longue allée dallée avec au milieu des rosiers. Nous y marchons. Au loin, des villages que j'imagine dans la profusion des fruits et des légumes de cette terre riche. Plus loin encore, sans doute perdu dans la brume, l'Araxe fleuve frontière. Nous marchons très lentement dans ce dépouillement extrême, dalles de béton et rosiers nains. De chaque côté, quelques buissons.

Bientôt, nous sommes au mur de la victoire, demi-cercle de plus de cinquante mètres de longueur orné de bas-reliefs. Quelques Arméniens sont là qui comme nous goûtent son ombre. L'esplanade est nue, triste, les sculptures sur le grand mur semblent de trop, peut-être que célébrer la gloire du vainqueur est ici hors de propos, on aimerait garder en soi le chant unique du dépouillement, une rumeur entre la mémoire, la mort et ce qui lui résiste, ce qui fait écho de la grandeur humaine et non ce qui fait victoire. Plus loin, on s'arrête sous l'ombre légère d'une touffe de tamaris. Devant, la brume blanche des lointains dans la chaleur.

Il est tard. Nous aimerions manger à l'ombre, et boire si possible.

"On va rouler, dit Sona

- Mais on s'arrête avant Edjmiadzin? Même dans un café, on pourrait boire frais."

Échanges avec Achot: "On va essayer."

La route inverse sous la chaleur intense, Armavir à nouveau, puis les vergers et leur ombre - il y ferait bon pour le repas. On le dit, mais Achot roule. Achot roule, le temps passe. Voici bientôt l'entrée d'Edjmiadzin, il y a des cafés, puis un jardin public avec des arbres et des bancs. On dit: "Là, là !...", mais Achot roule, tourne dans la ville, finit par entrer difficilement dans un parking déjà bien rempli, cars à touristes, voitures...

"Il n'y a qu'à manger là.

- Mais ce n'est pas possible ! On va retourner au jardin." La tension monte.

- "Ce n'est pas permis" dit Sona, gênée.

Nous restons là, en quête d'un coin d'ombre, sans tous pouvoir nous asseoir, à l'abri des pots d'échappement, que les chauffeurs attendant leurs touristes rendent actifs à qui mieux mieux. Nous mangeons vite.