Tant d’effluves de mort sur les terres de ce monde
qu’on se demande comment le matin peut encore
conduire à l’éblouissement des fleurs, pissenlits, violettes, pâquerettes,
et ces menues fleurs jaunes sur les talus
dont je ne sais pas le nom.
D’un versant, les guerres dont la rumeur enfle, folle,
la drogue et le poison, le fallacieux qui se répand,
insensible au sens raisonné des paroles,
et de l’autre, les fleurs quand on marche,
la tulipe sauvage et rare, qui nous arrête,
qui nous laisse sans voix de bonheur.
Le silence suffirait-il
à raisonner notre impuissance ?
La vie, la mort, qui ne se mêlent pas pourtant
dont on voit bien l’antagonisme
l’une et l’autre dans le quotidien des jours de printemps,
mal assurés du devenir,
la vie qu’on voit de plus en plus précaire
comme l’exception têtue de l’enfance,
qui tente d’échapper aux effluves qui couvrent le monde,
tellement là qu’on n’en discerne plus les douleurs,
tellement là qu’on les remarque à peine
tant on s’habitue au malheur,
à ce qu’il laisse de désolation.
Comment accueillir ce qui vient
avec ferveur, ou l’innocence
ou la beauté des fleurs ?
Écriture 24/03/24