C’est un pansement, une petite bande aux bords arrondis, avec une légère enflure au centre, là où la gaze absorbe le sang de la plaie. Ce n’est pas un pansement mais son image. Ou plutôt l’image de deux pansements croisés, croisés à l’endroit crucial, là où le sang coule de la plaie.
Soleil sur la terre du printemps
mais nous restons encore timides et figés par l’hiver
comme si nous ne savions rien du monde
comme si nous attendions toujours le mystère
De tous ceux qui passent
qu’on voit à peine
Sage comme une image
on voit une petite fille d’autrefois
en robe à carreaux, qui sourit
au monde qui l’attend.
Quelque part en Siounie, dans ce sud arménien, nous avions éprouvé cette étrange sensation d’être en rapport intime avec la terre, et ses espaces et ses plissements de montagnes immenses qui toujours ouvraient le regard vers l’ailleurs, dans les ambiances bleutées du ciel doux. En peu d’endroits, j’ai senti à ce point l’espace nous accompagner, comme à un apogée d’intimité et de grandeur.