Nous marchons. C’est peut-être la vie, ou la douceur d’aimer encore
C’est septembre, et mes parents viennent de partir. Je serre les poings, j’ai le corps raide pour ne pas pleurer.
Certains livres vous marquent comme des brûlots, des sortes de trous noirs dont l’approche fascine sans rien résoudre, mais vers lesquels vous revenez de temps à autre pour éprouver leurs dires, leurs éclairs, ce qu’ils ont déchiré en vous.
Quand le chantier de la maison nous occupait trop, que les jours s’entassaient, finissant par se vider d’eux-mêmes à force de répéter les mêmes gestes – lambris, parquet, scie, pointes, marteau – quand le chantier diluait le temps, nous allions marcher au bord du golfe.