De Luang Prabang, nous partons en début d’après-midi vers le Nord, à cent cinquante kilomètres, vers les villages à l’écart de la foule.
D’un côté, le Mékong, déjà empreint d’ampleur et de calme, l’image de légende, de l’autre la rivière Nam Kham et, entre les deux, jusqu’à leur confluent, un bout de terre : c’est là que s’est construite la ville.
Au village, nous sommes à nus avec la terre. Les maisons donnent sur le paysage, on passe du vent ou du soleil à ce qui nous en protège.
Arriver ici, c’est traverser les montagnes, ou remonter la vallée de l’Aude si longuement – désert d’arbres et de roches – qu’en atteignant les hauteurs c’est comme une libération.
Matin de l’été, à Yazd, dans la chaleur. Nous allons à l’écart de la ville, vers le lieu de la mort.
C’est de l’autre côté du fleuve, dans ce quartier de la Nouvelle Joulfa, où les Arméniens s’installent après leur exil voulu par le Shâh Abbas Ier.
Sur cet îlot du lac de Van en Turquie où se dresse l’église d’Aghtamar, un pur chef d’œuvre de fresques et de sculptures du Xe siècle, nous avions rencontré un arménien de Tabriz qui avait fait le voyage jusqu’à Van, avec la grande ferveur intérieure qu’on connaît aux Arméniens, eux qui mènent souvent d’un même élan leur être, leur mémoire et souvent leur malheur.
Sur ces chemins quasi infinis, qu’on a dit de la soie, entre Orient et Occident, que les voyageurs empruntent depuis deux millénaires, l’Iran fait office de plaque centrale, une simple carte le montre.
Il penchait depuis longtemps au côté nord de la maison.
Combien de paysages m’ont marqué par leur immensité ?
Les amis de Québec nous avaient dit “ Nous irons en Charlevoix, c’est une région si belle... ” Suffit-il de la beauté pour se souvenir ?
Nous étions arrivés ici d'une traite depuis la Saintonge, dans l'épuisement de la route de fin d'été.