On marche, il n’y a que le rythme en nous
des corps qui se tiennent
à quelques pas du cœur
à quelques pas d’eux-mêmes.
On marche, que savons-nous de la terre où l’on va
de ce qu’elle dessine des aventures humaines
proches ou lointaines, les blessures
tranchent le fil des paysages
elles laissent toutes les paroles
à vif, au ras du cœur.
Quelle est la soif étrange de la vie
de l’amour à peine né toujours
qu’on tâche de nourrir
vaille que vaille
dans l’audace naïve ?
Rien n’est jamais certain
les visages surgissent
des gestes quotidiens, quelquefois
ils nous hèlent
de cette acuité
qui n’est qu’à eux.
Quand ils appellent ainsi
on voudrait les caresser tous
du regard, du bout des doigts peut-être
pour ne pas les défaire surtout
ne pas les corrompre.
On marche, je sais ton corps visible
et son ombre d’ange qui me dévoile
tous les territoires aimés
les rythmes en nous
ce qui résonne dans l’espace
sans qu’on le sache
sans que le monde tremble.
Écriture 29/11/22