C’est une longue histoire, longue comme le fil du destin, tous ces fils fragments de vies qu’on tente de rassembler en soi, l’un avec l’autre et entre nous.
C’est un pansement, une petite bande aux bords arrondis, avec une légère enflure au centre, là où la gaze absorbe le sang de la plaie. Ce n’est pas un pansement mais son image. Ou plutôt l’image de deux pansements croisés, croisés à l’endroit crucial, là où le sang coule de la plaie.
C’est à quelques kilomètres de Paksé, la ville du Sud, au Laos. Le Mékong est déjà large de plus d’un kilomètre. Sur ses rives, presque face à face, deux villages où les femmes consacrent l’essentiel de leur temps au textile.
De Luang Prabang, nous partons en début d’après-midi vers le Nord, à cent cinquante kilomètres, vers les villages à l’écart de la foule.