Soleil sur la terre du printemps
mais nous restons encore timides et figés par l’hiver
comme si nous ne savions rien du monde
comme si nous attendions toujours le mystère
Soleil à peine, les coucous sur les talus
quelques autres fleurs qui font cortège
à nos yeux qui s’ouvrent encore
après déjà de longues saisons de vie
Qu’espérer du printemps, qui transformerait le monde
qui le rendrait comme ces fleurs
porteuses de toute l’espérance d’humanité
quand il ne reste que cela, les fleurs
ouvertes à la lumière
au risque insensé de l’existence
On ne sait rien jamais
de ce que promettent les saisons
de ce qu’elles avivent en nous
nous intimant d’aller encore
plus loin s’il se peut que nous-mêmes
Le temps passe sur les fleurs
nous ne croyons pas en leur chance
nous craignons le provisoire, l’étiolement
nous ne savons pas rassembler les bouquets
pour un creuset vraiment d’humanité
Nos yeux se sont fatigués
ils écrivent la nuit du monde au cœur de la lumière
nous ne sommes pas comme les fleurs
nous avons peur
de nous-mêmes et du monde et des saisons
nous cherchons trop l’évidence
sur les talus les fleurs s’évertuent pourtant
à nous montrer les voies d’amour multipliées.
Écriture 20/03/23